Utiliser les veines pour repenser l’identité biométrique
La start-up lausannoise Global ID révolutionne le marché de la sécurité biométrique avec sa technologie de reconnaissance veineuse. Le CEO Lambert Sonna nous explique sa stratégie de commercialisation et ses retours d’expériences.
Présenter son produit sur un marché est toujours un moment clé. Quel était l’enjeu principal pour votre start-up ?
Pour pouvoir vendre en toute liberté notre VenoScanner et ses applications, nous devions nous assurer d’être en règle avec la législation relative à la protection des données, notamment en Europe. C’est un point très important pour une start-up comme la nôtre qui touche aux deux domaines sensibles que sont la santé et la sécurité souveraine. Par ailleurs, nous avons créé une succursale en France dès 2019 pour pouvoir toucher ce vaste marché.
Comment s’est déroulée votre première entrée sur le marché mondial en 2020? Quels enseignements en avez-vous tiré ?
Nous sommes arrivés un peu trop tôt sur le marché. Nous étions début 2020 et avons subi de plein fouet les conséquences du Covid. Nous avons dû faire face à une pénurie majeure de composants, essentiels pour la production de notre VenoScanner, ce qui a considérablement retardé notre entrée sur le marché. Mais l’avantage quand on arrive à identifier pourquoi les choses n’ont pas fonctionné, c’est qu’on sait comment apporter des correctifs et on devient alors plus inventifs.
Un des principaux enseignements a été de prendre conscience qu’avoir développé une technologie ne fait pas tout. Si vous ne répondez pas à un besoin du marché, personne n’achètera votre produit. L’important est d’apporter une solution et les des illustrer par des cas d’usage. La pédagogie dans la communication est capitale surtout dans les domaines des nouvelles technologies.
Quelle stratégie avez-vous utilisée pour entrer sur le marché français ?
Nous sommes passés par des « intégrateurs » pour pénétrer le marché français, puis le marché mondial. En effet, ce sont eux qui ont la connaissance fine du marché et qui peuvent nous guider. Grâce au réseau local de S-GE, le Swiss Business Hub France nous a mis en contact direct avec les plus grands acteurs clés français, comme Atos ou Idemia.
Pour une start-up, ce sont des rencontres clés qui peuvent tout changer. Aujourd’hui, nous sommes en négociation avancée avec un de ces partenaires commerciaux de taille mondiale. Nous nous préparons à intégrer leur gamme de produits.
Racontez-nous comment S-GE vous a aidé dans votre conquête du marché.
Pour s’implanter sur un nouveau marché dans un délai raisonnable, nous voulions avoir une expertise locale. Profiter de ce genre de réseau qualifié permet de gagner du temps. S-GE et ses équipes nous ont mis en contact direct avec des acteurs clés du marché lors de deux événements. Ce genre de soutien fait clairement la différence dans le développement d’une start-up.
En 2020, nous avions exposé au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas sur un stand collectif, grâce au programme Innosuisse. Il s’agit du plus grand salon de l’innovation technologique au monde. En 2024, nous avons à nouveau bénéficié des services de S-GE pour exposer au Viva Technology de Paris. Il s’agit pour celui-ci du plus grand salon européen.
En dehors des salons, existe-t-il d’autres lieux pour faire des rencontres et élargir son réseau ?
Les soirées de réseautage organisées par S-GE, conjointement avec les ambassades suisses, sont également des moments très importants. Nous y rencontrons autant des responsables diplomatiques que d’ entrepreneurs avec lesquels nous partageons et échangeons sur les bonnes pratiques. Ce cadre plus informel permet de nouer des contacts précieux et de se faire connaître.
À propos de Global ID
Fondée en 2016, la start-up suisse Global ID est spécialisée dans les technologies d’identité biométrique. Elle a notamment développé un procédé breveté d’authentification par les veines du doigt particulièrement résistant à la falsification. Ce procédé est utilisé à l’international dans des pays comme la Namibie, le Kenya et le Malawi. Son siège est situé sur le parc de l’Innovation de l’EPFL à Lausanne et elle emploie 6 personnes.