Il vient d’être célébré pour ses prouesses scientifiques lors de la 2e édition du Cameroon Digital Boost.
Il est l’une des fiertés de la diaspora camerounaise qui fait honneur à son pays d’origine. Le Pr Lambert Sonna Momo, vient d’être célébré au Cameroun pour ses prouesses scientifiques. Il est le lauréat de la 2e édition du Cameroon Digital Boost (CDB) tenue du 6 au 9 juillet dernier à Yaoundé et Douala. « Il s’agit d’un regroupement de la diaspora camerounaise qui, à travers le concept « Give back to Mama » (revenir avec la dime à la maison), a décidé de faire bénéficier à leur pays leurs connaissances et leur savoir acquis à l’étranger », explique Samuel Ervé Mandeng, promoteur du CDB. Cette deuxième édition a débuté à l’Ecole supérieur des postes de Yaoundé et s’est achevée par une causerie avec les étudiants de l’Ecole nationale polytechnique de Douala, au terme de laquelle le lauréat a reçu son trophée.
Né en 1970 à Yaoundé, Lambert Sonna Momo se passionne dès son plus jeune âge pour les sciences et les mathématiques. Il perd son papa très tôt en 1982, et dès lors ses cinq frères et lui n’ont plus que leur maman comme repère qui les encourage dans les études. Il obtient un bachelor en mathématiques à l’Université de Yaoundé I en 1993. Pendant trois ans, il donne des cours d’appui dans les collèges privées et fait quelques petits boulots dans le but de financer son voyage en Europe pour poursuivre ses études.
Il quitte le Cameroun pour la Suisse en 1996 et est retenu à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne pour un examen d’entrée. Il enchaîne deux masters, l’un en ingénierie de software à l’école polytechnique fédérale de Lausanne en 2001 et l’autre en Système d’information en 2003 à l’université de Lausanne. Il intègre une multinationale suisse en qualité d’expert en sécurité informatique et décide parallèlement de se spécialiser en cybersécurité en s’inscrivant en thèse de doctorat à l’université de Lausanne qu’il soutiendra en 2008. Un an plus tard, il s’intéresse de très près à l’identification biométrique. Fervent défenseur des données privées, il a à cœur de les protéger. Quelques années plus tard, il éprouve le désir de développer une nouvelle technologie d’identification. En 2016, il rassemble une équipe pluridisciplinaire, spécialisée dans les domaines de la biométrie, cryptographie, électronique, microtechnologie pour développer la reconnaissance biométrique à partir des empreintes veineuses en 3 dimensions.
« Ce concept est alors révolutionnaire car il permet une identification à partir d’une biométrie cachée. En effet, il faut volontairement déposer son doigt sur un scanner pour être identifier et autoriser une action quelle qu’elle soit, contrairement aux autres biométries qui sont visibles et plus facilement recopiables et décodables », explique le Pr Lambert Sonna Momo. En 2016, il créée la startup Global ID et ne cesse d’innover à travers des brevets et des nouvelles solutions adaptées aux besoins du marché en pleine mouvance. En effet, Lambert Sonna Momo est conscient qu’il faut « sécuriser les données, mais qu’il faut aussi protéger la sphère privée pour une question d’éthique et de respects des personnes et de leur liberté ». En 2019, avant l’apparition du Covid-19, il avait déjà anticipé et planifié un développement pour un scanner sans contact pour des raisons sanitaires et d’hygiène, ce qui a permis au gouvernement Suisse via Innosuisse son organisme chargé de projets d’innovation, de le soutenir financièrement.
Avec plusieurs brevets validés en en 2021 en Suisse, Europe, USA et à Hong-Kong, le Pr Sonna Momo et le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) terminent la miniaturisation de scanner pour répondre aux besoins des clients qui veulent toujours du hardware plus petit et des interfaces toujours plus faciles à utiliser. L’enseignant-chercheur et inventeur qui vit depuis une trentaine d’années en Suisse, partage son savoir à travers de nombreuses conférences dans le monde. En parallèle de ses développements très high tech, Lambert Sonna Momo est toujours à cheval entre la Suisse et le Cameroun, entre l’Europe et l’Afrique, où il envoie régulièrement des équipements pour des écoles, des orphelinats, des associations, du matériel pour des chantiers.